Déclaration liminaire de SUD Education au CDEN du 27 juin

L’éducation nationale connaît une crise, les enseignant⋅es démissionnent, les concours ne font pas le plein, l’école inclusive peine à l’être faute d’AESH et d’enseignant⋅es formé⋅es. 

Pour répondre à ces difficultés, le ministre ne propose que du “travailler plus pour gagner plus” à travers le Pacte. Or, ces pactes, personne n’en veut. Les personnels demandent une rémunération juste qui reconnaît le travail fourni, une rémunération qui leur permette de vivre. 

Mme la DASEN, vous répétez à longueur d’instances que le problème des élèves en situation de handicap qui ont une notification d’accompagnement non remplie est un “problème de ressources et non de moyens”. Mais qui peut être autonome avec 830€ par mois comme sont payé⋅es les AESH ? 

Les AESH réclament une réelle augmentation de salaire et une reconnaissance de leur métier, ce qui permettrait d’attirer des candidat⋅es dans la profession et la mise en place d’une réelle école inclusive. 

Au lieu de ça, le ministre annonce une éventuelle fusion des statuts AESH et AED pour combler les trous dans un sens ou dans l’autre, au mépris total du travail accompli dans chacune de ces professions d’accompagnement des élèves. 

Les remplacements en 1er degré ne sont pas assurés et de nombreux⋅ses élèves se retrouvent réparti⋅es dans les classes voisines jusqu’à atteindre des effectifs de plus de 40 élèves parfois. Les enseignant⋅es n’utilisent parfois plus leur droit à la formation pour pallier les manquements de l’institution, formation professionnelle pourtant indispensable dans nos métiers. Ces situations génèrent des tensions dans les équipes, de la culpabilité, et donc de la souffrance au travail, dans l’indifférence de l’autorité en charge de notre protection fonctionnelle. 

La baisse démographique permettrait de retrouver des moyens, de retrouver de réelles brigades de remplacement, d’alléger les classes pour permettre à toutes et tous de s’épanouir à l’école, enfants comme personnels. L’épanouissement n’étant pas la priorité de nos dirigeant⋅es libéraux⋅rales qui ne pensent qu’aux profits et à réduire les “coûts” des services publics, on reprend au lieu de ça les moyens “dégagés” par cette baisse démographique pour pouvoir financer une politique favorable aux plus riches et dégrader un peu plus l’école publique au profit d’une école privée mieux dotée. 

Rendre accessible le service public de l’éducation sur tout le territoire n’est pas non plus une priorité et tous les arguments sont bons pour justifier l’absence d’écoles dans les petites communes. Sauf qu’à force d’”études de marché” (Mme la DASEN lors d’un précédent CDEN) et “d’absence de rentabilité du fait du peu d’élèves concernés” par les transports scolaires (Chef du service Aleop 85 pour la région lors du dernier CDEN), on laisse la place au privé et on oublie qu’il s’agit là d’apporter un service public aux enfants, bien rattaché⋅es sur une école de secteur mais avec une impossibilité de s’y rendre faute de transports scolaires. Le service public n’a pas à répondre aux lois du “marché” et de la “rentabilité” mais doit s’adapter aux besoins de ses usagères et usagers. Nous saluons d’ailleurs la mise en place d’un transport scolaire à La Rabatelière, fruit d’une lutte de 5 années des parents d’élèves et des associations laïques pour faire reconnaître le droit au service public de l’éducation. 

 

L’éducation publique et émancipatrice n’est assurément pas une priorité et les fonds dédiés à l’éducation partent désormais dans le service national universel. On se réjouirait des chroniques des désastres de chaque nouveau séjour, si elles ne décrivaient pas à chaque fois les mêmes agressions sexuelles, propos racistes, harcèlements ou atteintes physiques sur des jeunes laissé⋅es des heures au garde-à-vous en plein soleil. Nous exigeons l’abandon de ces séjours maltraitants, qui n’ont d’autre objectif que de faire acquérir une culture de la soumission et de l’endoctrinement. Nous demandons que les fonds retournent aux associations d’éducation populaire pour l’organisation de séjours ouverts à toutes et tous qui encouragent la prise d’initiative et la curiosité chez les jeunes. 

Nous réclamons une réelle augmentation des moyens pour assurer un service public de l’éducation, émancipateur des élèves comme des personnels.