Appel à soutenir le service public d’éducation
Le 30 janvier 2024, de nombreuses organisations ont publié une tribune s’intitulant « Pour que la République soutienne pleinement son école publique » à lire ici.
Les attaques contre l’école publique sont nombreuses et particulièrement virulentes ces dernières années. A la rentrée 2024, on prévoit encore en Vendée 20 postes de moins dans le primaire et 8 dans le secondaire. L’uniforme à l’école, le SNU et les classes défenses semblent être les priorités alors que les métiers de l’éducation ne recrutent plus, que les classes débordent, que les emplois du temps se complexifient.
Les salaires ne suivent pas l’inflation et les plus durement touché⋅es sont les AESH et les AED, en temps partiels subis. Le lycée professionnel connaît sa 2ème réforme majeure en 4 ans, conduisant encore à réduire les enseignements généraux au profit de stages perdant de vue la visée émancipatrice de l’école au profit d’une vision utilitariste, pourvoyeuse de main d’œuvre bon marché. Le collège va devoir appliquer à la rentrée les groupes de niveaux obligatoires, en français et en mathématiques, véritable outil de tri social. Cette réforme va contraindre encore davantage les emplois du temps des jeunes et conduire à la suppression des dédoublements existants dans les autres matières, comme en sciences expérimentales.
La baisse démographique aurait été l’occasion d’apporter des moyens supplémentaires à l’école publique, au lieu de ça on continue de dégrader les conditions d’accueil des jeunes, dans des classes toujours plus chargées, des emplois du temps toujours plus contraints, et des remplacements toujours aussi aléatoires. Dans le même temps, le privé catholique se porte bien, financé à 73 % par de l’argent public, et accueillant en majorité les élèves des familles favorisées à très favorisées, quand le public accueille tous les élèves. Cette ségrégation sociale avec le soutien des financements publics doit cesser.
Les investissements doivent aller :
- à la revalorisation des salaires pour soutenir l’attractivité des métiers de l’éducation,
- aux moyens matériels et humains pour accompagner au mieux chaque jeune, quelque soit son profil et ses besoins,
- à la rénovation des bâtiments scolaires pour permettre le confort, l’accessibilité et l’épanouissement des jeunes,
- à une alimentation en restauration scolaire saine, locale et de qualité, pour soutenir l’agriculture paysanne locale, agir en faveur de la santé des élèves et de la réduction de l’impact écologique de l’alimentation,
- à des transports scolaires efficaces permettant à chaque jeune de rejoindre l’école publique la plus proche.
C’est pourquoi nous, personnels de l’éducation grévistes réuni⋅es en assemblée générale le 1er février, invitons l’ensemble des personnels de la communauté éducative (AED, AESH, agents territoriaux, secrétaires, adjoint⋅es, enseignant⋅es, personnels de laboratoire, assistant⋅es sociaux⋅ales, infirmier⋅es, psychologues de l’EN, ATSEM ...) ainsi que les parents d’élèves et les élèves, à se réunir pour réfléchir ensemble aux modalités d’action pour lutter contre les attaques de l’école publique, contre la militarisation de la jeunesse et revendiquer des moyens pour une réelle émancipation des jeunes.
Lors d’assemblées générales, de réunions publiques, de conférences de presse, de manifestations, de grèves, nous invitons chaque établissement à faire remonter à la hiérarchie et par voie de presse, les difficultés rencontrées localement, les classes surchargées, les bâtis dégradés, les élèves allophones ou en situation de handicap abandonné⋅es…
Nous ne pouvons plus nous taire, nous ne pouvons plus avaliser les réformes successives qui détruisent le cœur de nos missions et conduisent à tant de démissions et de souffrance, chez les personnels comme chez les élèves.
Signataires à ce jour : SUD éducation 85, FCPE 85, CGT Educ'action Vendée, LDH Fontenay-Luçon