CSA carte scolaire du 30/01/2025
Les résultats de la dernière enquête PISA ont confirmé le fait que la France est toujours l’un des pays de l’OCDE où le lien entre le statut socio-économique des élèves et la performance qu’ils et elles obtiennent au PISA est le plus fort. La discrimination de classe sociale est de plus en plus flagrante d’année en année.
Quand on constate que près de 50% des élèves immigré⋅es sont issu⋅es d’un milieu défavorisé, et ont donc une scolarité impactée négativement, comment ne pas penser à un racisme institutionnel au sein de l’éducation nationale ?
Pire encore, quand des élèves dont les familles déboutées du droit d’asile, se retrouvent à la rue. Comment imaginer être disponibles pour les apprentissages quand le quotidien n’est fait que d’incertitudes et de peurs ?
Autre discrimination pointée dans un rapport de la cour des comptes qui, s’il constate que le nombre d’élèves en situation de handicap accueilli⋅es à l’école augmente (efforts à saluer et à poursuivre), met l’accent sur le manque d’efficacité et d’équité de la politique nationale d’inclusion scolaire. Ces problèmes sont dus, selon la cour des comptes, aux difficultés dénoncées par SUD éducation : le manque de moyens, le manque de formation, la précarité des AESH...
Tant que la société restera inégalitaire, il est naïf de croire à une quelconque égalité des chances. L’éducation nationale ne pourra qu’en atténuer les conséquences inacceptables. Mais sans moyens, même ce pansement sur une jambe de bois sera factice.
La prise en compte de la présence d’un dispositif d’inclusion au sein des écoles ainsi que le comptage des élèves d’ULIS dans les effectifs, demandé depuis plusieurs années par SUD éducation, est une avancée certaine que nous devons conserver.
Désormais, SUD éducation 85 demande à ce que soit pris en compte l’IPS des écoles lors de l’étude de la carte scolaire. Cet IPS, qui est un facteur parmi d’autres, nous permet déjà de dénoncer la concurrence déloyale avec les écoles privées séparatistes qui ont toutes un IPS bien supérieur à celui des écoles de secteur. Concurrence que l’éducation nationale elle-même finance. Concurrence encore plus faussée par les cadeaux qui leur sont faits par les collectivités de tout niveau.
Favoriser les écoles à IPS très bas lors des ouvertures et prendre en compte cette particularité lors des fermetures, sera gage d’une école moins inégalitaire. Et au-delà, SUD éducation revendique des classes avec un maximum de 20 élèves afin d’améliorer les conditions de travail de tous les personnels et d’apprentissage de tou⋅tes les élèves. Ces conditions ne pourront être obtenues que par l’embauche massive d’enseignant⋅es. L’annonce de la suppression de 4000 postes était une insulte faite à tous les personnels de l’éducation nationale. Les déclarations d’un ancien président, actuel repris de justice, dénigrant la fonction d’enseignant⋅e est un réel marqueur de l’incompétence et de l’ignorance crasse des personnes au plus hautes responsabilités de l’État. Et quand la nouvelle ministre désignée pour orienter la politique d’éducation dit ne pas être spécialiste de ce sujet, on constate à quel point la tradition de nullité s’ancre fortement dans le gouvernement Macron.
La suppression de 8 postes en Vendée est inacceptable. Elle va à contre-sens des revendications de toutes les organisations syndicales et des conclusions des études sociologiques. Nous déplorons des effets d’annonces, des volontés de faire le buzz, les déclarations allant dans tous les sens d’un ministère qui a prouvé son inutilité lors des périodes que nous venons de connaître, apportant une preuve supplémentaire que l’autogestion par les concerné⋅es est le seul mode de gouvernance qui puisse fonctionner pour une société égalitaire.