Communiqué sur la propagande électoraliste de Luc Bouard dans les écoles yonnaises

L’organisation syndicale SUD éducation dénonce l’envoi, dans toutes les écoles yonnaises, de livrets intitulés « L’Yon m’a dit ». Ces livrets sont destinés à chaque élève, de la petite section au niveau CM2. Le livret se veut une « Edition Junior » du programme municipal « Ma ville demain »... Il est pourtant distribué dès la maternelle.

Nous rappelons que l’école est un lieu public, et doit rester un espace de neutralité où les partis politiques n’ont pas leurs places. Or, ce livret semble bien servir un candidat d'un parti politique en pleine campagne électorale : en effet, à travers les différents textes qui le composent, l’auto-promotion de la ville de la Roche-sur-Yon et donc du maire pour l’instant en place, de son histoire mais aussi de son futur, est omniprésente !

Ne nous y trompons pas, les parents sont ciblé·es plus que les enfants. Ce livret ne contient que 8 pages de jeux sur 71 pages. La majorité des « histoires » chantent les louanges de la ville de La Roche-sur-Yon et ne peuvent être comprises par tous les enfants. Elles ont un intérêt faible ou nul sur le plan pédagogique. Pourtant Luc Bouard s’adresse bien aux élèves des écoles dans son édito ! Mais dans cet édito, plusieurs passages évoqueraient plutôt une campagne politique pour les futures élections : « construire la Roche-sur-Yon de demain »...

 

D’autres choix font polémique :

- Le texte « Les mots de la Joséphine » parle de l’évènement de la course mais sans évoquer le but ni la cause de cette course, à 100% féminine, au profit de la recherche contre le cancer du sein. Quels mots font donc peur à Luc Bouard ? « Recherche » ? « Cancer » ? « Sein » ?…

- Le texte « Les animaux de la place », évoque une vision de la Roche-sur-Yon en 2050 par une exaltation des nouvelles technologies et d’une écologie fantasmée, voire extravagante. L’école y serait peuplée « des profs-bots » ! ce texte prétend que l’IA pourrait remplacer les enseignant·es dans les écoles du futur, une bien triste vision… Les écoles y seront végétalisées, or les écoles de la ville ne le sont toujours pas !

- Le même texte mêle documentaire et fiction, voire fake-news, réécrivant l’histoire d’une manière scandaleuse (rien ne prouve que le mot Yon soit celui d’un ermite !)

- Des erreurs factuelles s’y trouvent : non, il n’y a pas aujourd’hui 60 000 habitant·es à la Roche mais 55 000.

- Dans « La Roche fait son cinéma », La Révolution Française est systématiquement décriée, par les mots « désordre », « dangereux » - il faut dire que c’est Joséphine de Beauharnais qui parle !

- Celle-ci se lamente : « Je n’arrivais pas à donner un enfant à Napoléon »… Napoléon la quitte donc mais c’est normal, c’est forcément sa faute à elle si aucun·e enfant ne naît ! Cette vision sexiste est rétrograde.

- Le sexisme est d’ailleurs présent au début du livret, lorsque les animaux de la place dialoguent et imaginent l’avenir des garçons en médaillés olympique ou peintres célèbres, et l’avenir des filles en championne de jeux vidéo ou en… robe de mariée.

- Sans parler du coût financier d'une telle opération de communication à l'heure où dans les classes des écoles de la Roche-sur-Yon, les élèves et les personnels suffoquent en raison de la chaleur : il y a sûrement mieux à faire en terme de rénovation énergétique que de jeter l'argent de la ville par les fenêtres sous la forme de propagande électoraliste en papier glacé !

Nous nous arrêtons là mais la liste est longue : un livret à ne pas mettre entre les mains des élèves !

 

Dans un article du JPY du 1er juillet 2025, Luc Bouard s’interroge sur : « la réalité de la séparation entre engagement institutionnel et démarche politique » et déclare « vouloir éviter récupération politique ou instrumentalisation d’une structure partenariale financée par des fonds publics, à des fins électorales »...