Toute la communauté éducative est endeuillée par le décès de notre collègue AED, Mélanie G, dans l’exercice de ses fonctions. Ce drame nous montre l’impasse du choix du tout répressif contre l’éducatif. D’année en année, SUD éducation ne cesse de dénoncer le manque de moyens alloués à l’éducation alors que ceux consacrés aux armées et à la police explosent.
Les solutions apportées par le pouvoir en place sont toujours une surenchère autoritaire : plus de prisons, plus de peine d’enfermement notamment pour les mineur⋅es, plus de vidéosurveillance, plus de détecteurs de métaux, plus de police… Pour quel résultat ?
La violence n’est pas générée par l’absence de contrôle social mais par les écarts de richesse démesurés, un sexisme et un racisme systémiques qui gangrènent toutes les sphères de l’état et la destruction des services publics essentiels, comme celui d’éducation, premier rempart contre la violence et la haine.
L’éducation est mise à mal par la volonté de militariser la jeunesse ainsi que par l’entrisme de l’extrême-droite dans l’école.
D’un côté, un ministre de l’intérieur bien vendéen dissout des collectifs luttant contre le fascisme, de l’autre il vient, en lieu et place de la ministre de l’éducation, assister à la cérémonie du passeport du civisme. Pour ajouter une touche de virilisme, lors de cette cérémonie sur temps scolaire, des agents du GIGN et un drapeau arrivé en hélicoptère. On complète avec du patriotisme avec l’injonction faite aux centaines d’élèves présent⋅es de chanter l’hymne de la nation. Et pour finir, une touche de révisionnisme avec un concert présenté comme « spectacle historique » faisant l’éloge d’un roman national totalement déconnecté des travaux scientifiques des historien⋅nes, et dont le chanteur est proche des milieux d’extrême-droite.
Localement, la création du collectif VISA-85 (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes) souhaite être l’un des outils de lutte contre la prolifération des idées d’extrême-droite. C’est pourquoi nous avons dénoncé la présence de la Dasen lors de cette cérémonie ainsi que son accord pour qu’elle se déroule sur temps scolaire. Déjà en 2023, le fait qu’elle ait lieu au Puy du Fou montrait bien l’idéologie derrière la création de ce passeport.
Pour faire un point sur le sujet qui nous rassemble aujourd’hui, SUD éducation 85 revendique des classes avec un maximum de 20 élèves, la création de postes d’infirmier⋅ères scolaires, assistant⋅es sociaux⋅ales scolaires, éducateur⋅trices spécialisé⋅es en milieu scolaire, de RASED complets avec des orthophonistes, des AESH fonctionnarisées avec un salaire décent. Des moyens humains donc, pour prendre en considération les élèves dans leur diversité, les accompagner au plus près de leurs besoins et leur permettre de s’épanouir à l’école sans souffrir ni faire souffrir les personnels.
Mais ces revendications ont un coût qu’il convient de financer avec l’arrêt des dépenses outrancières dans le sécuritaire et par la taxation des grandes fortunes. L’exact opposé de ce qui est fait actuellement.
