Déclaration liminaire de SUD éducation 85
CSA-SD carte scolaire du 9 juillet 2024
En premier lieu, nous tenons à remercier l’effort collectif pour que ce CSA carte scolaire puisse se tenir avant les départs en vacances. En effet, il avait été convenu de la suppression de la phase de septembre dans un souci d’apaisement, afin de ne pas perturber les équipes, les élèves et leur famille après la rentrée, afin que cette organisation du travail ne soit plus source de souffrance pour tou·tes. SUD éducation 85 avait exprimé son opposition à ce que cette carte scolaire soit en septembre, ou même en août durant une période où les équipes auraient été injoignables. Ainsi, aucun·e collègue n’aura à partir en vacances en préparant un niveau qu’iel n’aura peut-être pas à la rentrée. Aucun·e élève ne sera déçu·e à la rentrée en constatant l’absence des enseignant·es avec lesquel·les iel se sera projeté·e.
Cependant, SUD éducation 85 aurait souhaité qu’aucune classe ne ferme pour la rentrée prochaine, tout en conservant les ouvertures actées. Le service public de l’éducation nationale est plus que jamais en danger. L’augmentation du nombre de député·es RN à l’assemblée ne laisse rien présager de bon. Il est plus que temps de mettre des moyens conséquents dans l’éducation publique, laïque et gratuite. Seule l’embauche massive de personnel enseignant, éducatif et médico-social peut être à même de garantir l’objectif d’émancipation que nous désirons pour les élèves.
Alors que près d’un tiers des électeur·trices ont voté pour un parti désirant la fin de l’école publique, nous devons pouvoir, par l’éducation, mettre un grand coup de frein à cette fascisation effrayante de notre pays. Des études sociologiques (Faury F.) montrent qu’une grande partie de l’électorat de l’extrême droite a une attitude de rejet envers l’école et a subi, plus jeune, une scolarité conflictuelle. Si nous voulons avoir des générations futures plus tolérantes, empathiques, respectueuses des autres et des écosystèmes, nous devons mener une politique bien plus ambitieuse qu’elle ne l’a été depuis des décennies pour l’école publique. Sans quoi nous ne pouvons présager que d’un avenir sombre pour nos sociétés. Sans une transformation sociale d’ampleur, l’éducation nationale seule ne pourra rien ; elle doit cependant faire sa part.
Pour contrer cette montée de la haine, SUD éducation 85 demande :
- Une diminution globale des effectifs par classe, lors de cette carte scolaire et des prochaines, pour arriver à 20 élèves maximum par classe en école élémentaire (16 en éducation prioritaire) en réaffectant les crédits non engagés par le ministère et en annulant le SNU, gouffre financier et terreau de la militarisation des jeunes esprits.
- Des dispositifs RASED complets avec 700 élèves par secteur maximum.
- Un retour des PDMQDC sans remise en cause des dédoublements.
- La création de dispositifs UPE2A supplémentaires.
- L’abondement de la brigade de remplacement.
- Une éducation effective à la Vie Sexuelle et Affective ainsi qu’une formation sur temps de travail à cet enseignement des professeur·es des écoles. L’éducation à la VSA est gage d’une diminution du sexisme, des LGBT+phobies et du patriarcat dans notre société.
- Mettre la coopération entre élèves au cœur de la formation initiale des stagiaires.
Nous devons prendre notre responsabilité dans cette montée de la haine dans les urnes qui reflète aussi un échec certain de la politique d’éducation. A nous d’agir en conséquence.