Dans « liberté pédagogique », il y a « pédagogique ».

Depuis la loi de 2005, la liberté pédagogique des enseignant·es est inscrite dans la loi.
Celle-ci en fixe les contours et les garant·es.

"La liberté pédagogique de l'enseignant s'exerce dans le respect des programmes et des instructions du ministre chargé de l'éducation nationale et dans le cadre du projet d'école ou d'établissement avec le conseil et sous le contrôle des membres des corps d'inspection."

Même si ses interprétations sont multiples, nous pouvons malgré tout admettre que celle-ci se doit d'être partie prenante d'un projet d'établissement et respecter l'état actuel des connaissances.

C'est pourquoi SUD éducation se questionne sur l'envoie d'élèves dans le parc révisionniste du Puy du Fou. Que ce soit des élèves d'écoles élémentaires, dans le cadre du passeport du civisme ou une sortie de fin d'année clé en main, ou des élèves du secondaire dans le cadre de cours d'Histoire, ou de langues lors de l'accueil de correspondant·es étranger·ères.

Quel projet pédagogique peut se cacher derrière une visite d'un parc d'attraction où le religieux côtoie allègrement la fiction et le révisionnisme historique ?

Peut-il y avoir un lien avec le civisme dans un parc pointé du doigt pour ses arrangements avec la loi, ses tentatives de censure médiatique, la maltraitance animale, l'accaparement de terres agricoles ?

Que vont faire des élèves d'établissements publics dans un lieu mettant du religieux à toutes les sauces et accueillant une école privée hors contrat en son sein ?

Et, bien que les commerciaux de ce parc nient toute lecture politique, il est intéressant de savoir que lors du jubilé royaliste et fasciste ayant eu lieu aux Herbiers le 2 septembre, le "créateur" Philippe de Villiers a été vivement remercié pour défendre la cause royaliste au Puy du Fou...

Ça se passe de commentaire.

Puisqu'il n'a rien de pédagogique,
Puisqu'il est éminemment politisé à l'extrême droite,

SUD éducation 85 demande à tous les personnels de boycotter ce parc d'attraction.

De même, l'exposition sur Soljenitsyne à l'Historial de Vendée fait l'objet d'une faveur toute particulière de la part du conseil départemental qui offre la gratuité des transports aux personnels désirant y emmener leurs élèves.
Là encore les objectifs politiques ne sont pas masqués.
Si Soljenitsyne fait l'objet d'un culte de la part de l'extrême droite française en général et vendéenne en particulier, ce n'est pas anodin. Ses prises de position patriotiques et ultra-nationalistes, son ambiguïté sur son antisémitisme, sa fascination pour les régimes autoritaires (Pinochet, Franco, Poutine...), son rêve d'une grande Russie unifiée (dont l'Ukraine...), en font une figure réactionnaire et autoritaire.

Pour SUD éducation 85, emmener ses élèves à cette exposition sans étudier le côté machiavélique du personnage et suintant de certains de ses écrits, ce serait juste faire l'apologie d'un auteur d'extrême droite sans éveiller l'esprit critique de notre jeunesse.