Le résultat des dernières élections est clair, Macron et son groupe « Ensemble » ont perdu les élections législatives. Le peuple appelé à s’exprimer dans les urnes a réclamé plus de justice sociale, fiscale et environnementale. Et pourtant, nous avons un gouvernement de droite qui ne sert que les intérêts bourgeois avec un premier ministre qui a eu des prises de position xénophobes, homophobes, classistes et sexistes. Qui sert-il ? Certainement pas les « gens d’en bas » condamnés à voir encore se dégrader leurs services publics à commencer par l’École. Une École publique qui souffre d’une énième coupe budgétaire quand on apprend des rallonges de subventions de 1.2 milliard d’euros pour l’enseignement privé catholique ou les financements de l’ICES à hauteur de 3 millions d’euros par an par les collectivités locales et l’État. Les seuls budgets qui augmentent plus vite que l’inflation sont ceux dédiés à la défense et la sécurité… Quelle société construit-on pour nos jeunes ?
La réforme du « Choc des Savoirs » se met en place à marche forcée et de façon très inégalitaire selon les établissements malgré la contestation massive des personnels et des parents d’élève. On poursuit le tri social et les évaluations standardisées des élèves à tous les âges, bien loin des aspirations d’émancipation et d’épanouissement pour nos élèves. Toujours plus stressé⋅es par ces évaluations absconses jusqu’au tri final prenant en compte leurs origines sociales : Parcoursup et son algorithme obscur interdisant aux jeunes venant de lycées de zones difficiles et/ou rurales l’accès aux formations d’excellence. « La santé mentale des jeunes est une priorité » nous annonce-t-on à la rentrée, avec le cynisme et l’hypocrisie du système auxquels nous sommes malheureusement maintenant habitué⋅es. Si tel était vraiment le cas, on supprimerait les évaluations qui trient et humilient les élèves, on supprimerait Parcoursup en créant assez de places dans le supérieur pour nos lycéennes et lycéens, on augmenterait les effectifs des psychologues de l’Éducation nationale qui suivent aujourd’hui plus de 1000 élèves, on réduirait les effectifs pour de meilleures conditions d’apprentissage, on augmenterait et pérenniserait les équipes d’AED au contact quotidien des jeunes, on augmenterait les effectifs des AESH pour avoir un réel suivi des enfants en situation de handicap, on s’assurerait que chaque jeune ait un logement décent comme le prévoit la loi, et de quoi manger. Quelle société construit-on pour nos jeunes ?
Les grandes fortunes françaises ont vu leur patrimoine multiplié par 10 en 20 ans, grâce à des baisses d’impôts ciblées et des aides aux entreprises, quand les salaires de l’Éducation nationale décrochent par rapport à l’inflation et que ceux des AESH n’ont pas été revalorisés en cette rentrée. Avez-vous essayé, mesdames et messieurs, de vivre avec 970€ par mois?
En attendant, on nous informe que 1.3 million d’enfants de maternelle seront exposé⋅es à des chaleurs supérieures à 35°C en 2030, sans que de réelles mesures soient prises pour lutter contre le réchauffement climatique. En attendant, on nous apprend qu’au moins 2000 enfants dorment à la rue en cette rentrée, et rien ne bouge.
Quelle société insupportable contribuez-vous à construire, mesdames et messieurs les représentant⋅es de l’État et des collectivités ? N’entendez-vous pas monter une colère légitime ? Qu’y répondez-vous ?