Nous faisons le bilan de cette rentrée au moment des discussions sur le projet de loi de finances 2025. Ce budget s’annonce catastrophique pour les services publics et l’éducation nationale n’y échappe pas. Salaires gelés, suppressions de postes, dégradation des conditions de travail et de la santé des personnels avec les 3 jours de carence et la diminution des indemnités journalières… Ce sont des attaques inacceptables pour une école déjà à bout de souffle…
Le service public d’éducation pâtit également particulièrement de la cure d’austérité imposée aux collectivités territoriales : déjà à la rentrée 2024 on a observé des baisses de dotations pédagogiques inquiétantes. Par ailleurs, le fonds vert destiné à financer la transition écologique dans les collectivités territoriales, voit son budget largement amputé puisqu’il passe de 2,5 milliards d’euros à 1 milliard, alors que le rapport Demarcq de mars 2020 sur la rénovation énergétique des bâtiments scolaires estimait nécessaire un budget de 40 milliards d'euros.
Le budget de l’enseignement supérieur et la recherche diminue de 550 millions d’euros pour atteindre sa plus faible part dans le budget de l’État depuis 20 ans… Malgré cette austérité générale, nul doute que ce ne seront pas les crédits alloués à l’ICES par les collectivités locales qui seront impactés en Vendée !
Pour décrédibiliser les revendications des personnels, un ancien président de la République se gausse des enseignant⋅es qui ne travailleraient que « 24h par semaine, 6 mois dans l’année » et crie haut et fort que « nous n’avons pas les moyens d’avoir un million d’enseignants ». Venant du premier président de la République multi-condamné à de la prison ferme, qui fait sonner les portiques avec son bracelet électronique et qui touche pas moins de 17 000 euros de retraite rien que pour ses mandats électoraux, le cynisme est total ! Ce que nous n’avons pas les moyens de supporter, ce sont ces ultra-riches gavé⋅es d’argent public et d’évasion fiscale qui polluent près de 2 000 fois plus que la moyenne des français⋅es.
Comme réponse à ces attaques contre la profession, la ministre a reconnu que les « enseignant⋅es travaillent beaucoup, dans des conditions parfois très difficile ». Ses solutions pour améliorer ces conditions de travail difficiles ? Poursuivre les réformes dénoncées par l’ensemble des profs : changer les manuels, changer les programmes, changer les organisations scolaires, changer les modalités d’obtention du brevet ou d’entrée au lycée par souci de « stabilité » dit-elle. C’est cocasse. Nous en ririons si nous n’étions pas complètement désabusé⋅es par ces gouvernants illégitimes complètement à côté de la plaque et qui coûtent un « pognon de dingue » à la collectivité...
Hier, c’était la journée internationale des droits de l’enfant. En septembre, vous nous avez annoncé M. le Préfet qu’une cinquantaine d’enfants étaient sans logement et pris en charge en hébergement d’urgence. Nous avons une pensée pour elles et eux, laissé⋅es pour compte du droit au logement et de la convention internationale des droits de l’enfant, qui ne pourront pas suivre une scolarité épanouie sans un domicile fixe comme préalable.
Nous avons également une pensée pour les enfants de Gaza, tué⋅es par milliers dans un silence assourdissant de la part de l’État français. 14 000 enfants tué⋅es selon les estimations les plus basses, des milliers d’autres blessé⋅es, près d’un million déplacé⋅es, manquant d’eau, de nourriture, de médicaments et de vaccins, victimes d’un génocide qui n’émeut visiblement pas suffisamment pour faire réagir.
La colère monte partout dans le pays, chez les agriculteurs et agricultrices, les cheminot⋅es, les soignant⋅es, les retraité⋅es, les précaires, dans la culture et dans toute la fonction publique. SUD éducation travaille à la convergence de ces luttes pour exiger un budget 2025 qui permette une juste répartition des richesses et des services publics à la hauteur des besoins. D’autres choix sont possibles pour une société plus juste et émancipatrice.