Déclaration liminaire de SUD Educ Vendée au CDEN du 23 novembre

L’Education nationale est toujours en crise, 15 % de postes non pourvus aux concours de l’enseignement en 2023, les démissions d’enseignant⋅es en augmentation de 26 % en 2 ans, rien que sur la Vendée 12 professeur⋅es des écoles ont démissionné l’an dernier, et on a eu 196 démissions d’AESH

Force est de constater que les conditions de travail se dégradent, les personnels se paupérisent avec des augmentations salariales bien loin de compenser l’inflation, qui atteint 20 % sur les produits alimentaires.
Les seules réponses apportées face à ce mal-être ne sont que la casse du statut d’enseignant avec la création de nouveaux contrats « Pacte » visant à faire travailler davantage les collègues qui n’ont pas quitté le navire, la convocation à des formations pendant les vacances scolaires ; le ballottage des AESH d’établissement en établissement, d’élèves en élèves, le vendredi pour le lundi ; la baisse des quotités horaires des AED au prétexte que c’est plus simple à gérer, au mépris de ces agent⋅es payé⋅es au SMIC.

Les plans de remplacement de courte durée, censés apporter une réponse aux problématiques de remplacement, ne sont qu’un document cache-misère de plus, chronophage, et qui va désormais obliger les AED dans certains établissements à assurer les cours non faits avec des ressources du CNED. On leur refuse un vrai statut, un vrai métier, un vrai salaire, mais elles et ils devraient remplacer les enseignant.es pour palier l’incurie de notre gouvernement ultralibéral.

Par ailleurs, comment imaginer que ces personnels maltraité⋅es soient à même d’accueillir la parole des élèves harcelé⋅es et de créer un climat scolaire serein ?

Pendant ce temps, alors que l’argent manque cruellement à l’éducation publique, le budget de l’Education nationale se voit amputé de 8 milliards d’euros qui partent dans l’enseignement privé majoritairement catholique accueillant les catégories socioprofessionnelles les plus favorisées. Enseignement privé par ailleurs favorisé localement par les choix des élu⋅es de ne pas ouvrir d’écoles publiques ou de soutenir les transports scolaires vers les établissements privés.
A cela s’ajoute le financement du SNU par le ministère de l’Education nationale et de la jeunesse, programme qui forme aux enjeux de « défense, sécurité et résilience nationale » avec garde-à-vous, levée des couleurs et entraînement au maniement d’armes. Sous la double tutelle du ministère de l’Education et de celui des Armées, la secrétaire d’État au SNU annonce sa généralisation alors même que le coût exorbitant du programme a été dénoncé par le Sénat.
Dans le même temps, on voit réapparaître des idées d’un autre temps, comme le port de l’uniforme à l’école. Les médias d’extrême-droite se font l’écho de ces idées réactionnaires et au lieu de soutenir une école émancipatrice, le ministre de l’Education lui-même encourage ces initiatives sentant la naphtaline…

Aujourd’hui on a donc une Ecole publique privée de ses moyens et une jeunesse qu’on formate pour l’obéissance et la guerre, nous sommes bien loin de l’idéal émancipateur que devrait porter l’Education nationale.

 

Monsieur le Préfet, le 8 novembre dernier nous nous mobilisions pour un logement pour tous les enfants à la rue ou dans des hébergements précaires. Des enfants ont été expulsés de leur logement par la police sans proposition de relogement, des familles sont en attente de logement social et sont envoyées d’hébergements d’urgence en logement chez l’habitant pour des durées de quelques jours à quelques semaines. Les associations les accompagnant témoignent de leur désarroi. La seule piste de solution apportée par vos services concerne un projet immobilier qui ne verra pas le jour cet hiver ni même l’année prochaine… En attendant, les enfants ne peuvent pas suivre une scolarité normale, saine et sereine, en étant ballotté⋅es à droite à gauche, dormant même pour certain⋅es à la rue.

Qu’attendez-vous M. le Préfet pour mettre ces enfants à l’abri ? Qu’attendez-vous M. le Préfet pour réquisitionner les logements vides, comme la loi vous l’y autorise ? Qu'attendez-vous M. le Préfet pour faire respecter la convention internationale des droits de l'enfant ratifiée par la France ?