Déclaration liminaire du CSA du mardi 20 juin
SUD éducation 85
Lors du CTSD du 9 septembre 2022, SUD éducation a dénoncé le manque de brigades de remplacement dans le premier degré, que cela serait problématique si les collègues usaient de leurs droits syndicaux. Il nous a été répondu que la brigade avait été suffisamment abondée depuis 2 ans et qu’elle comptait suffisamment de personnels pour pallier aux demandes de « toutes les formations ».
Quand SUD éducation a affirmé qu’il fallait doubler le nombre de brigades de remplacement uniquement pour permettre l’expression du droit syndical (ASA 13, 15 et congés de formation syndicale), il nous a été répondu que si la hiérarchie demandait cela, elle perdrait toute crédibilité.
Or, durant cette année scolaire, de nombreux arrêts de travail n’ont pas été pourvus en remplacement. La majorité des personnels ayant effectués des stages de formation syndicale n’a pas été remplacée. C’est lorsque les promesses de suffisance de moyen ne sont pas tenues que la crédibilité est mise à mal. Quand des personnels n’osent plus user de leurs droits par peur de mettre leurs collègues en situation périlleuse faute de remplacement, peut-on dire que le droit syndicale est respecté ? SUD éducation rappelle que la formation syndicale est un droit. Que chaque personnel a droit à 12 jours par an. Mais que trop peu en use faute de pouvoir le faire sans pénaliser les collègues. En parallèle, les formations en constellation ont réquisitionné énormément de brigades, parfois à la demi-journée, pour des formations non choisies et la majorité du temps pour un résultat les faisant passer pour une perte de temps aux yeux des collègues.
Nous manquons de professeur·e ? Surtout quand le taux de démissions cumulé à celui des ruptures conventionnelles (trop souvent refusées) devient alarmant, démontrant la perte de sens dans le métier. Quand des stagiaires se voient licencier alors qu’iels ont été mis·es à des postes ne permettant pas une entrée sereine dans le métier (REP ou multi-niveau). Quand des titulaires de seconde année se voient attribuer des postes de direction alors que dans le même temps des directeur·trices se voient refuser leur inscription sur la liste d’aptitude sans aucune explication.
Quand les titulaires de secteurs, de circonscription ou les brigades se voient bloqué·es sur leur poste sans aucun espoir de pouvoir être nommé·es sur un poste fixe pour celleux le désirant, faute de bonification suffisante par l’ancienneté sur poste. Quand 59 gels ou fermetures sont actées en CSA engendrant un mouvement engorgé avant même l’ouverture des serveurs.
Que dire de l’ASH encore et toujours relégué au rang des belles promesses ? La fusion désirée du corps des AESH avec celui des AED est ni plus ni moins que du mépris de ce qui fait la particularité de ces métiers. Car au-delà de la précarité, du manque de formation et du salaire au rabais, le métier d’AESH n’a rien à voir avec celui d’AED. L’accompagnement d’élèves dont les particularités et la diversité des situations menant à une préconisation MDPH n’est pas compatible avec les fonctions éducatives demandées aux AED. On ne peut pas demander à ces personnels de passer de l’un à l’autre. La non création d’IME publics ou de places dans des dispositifs d’inclusion provoque une scolarisation forcée d’élèves en classe ordinaire qui ne leur sont pas adaptées faute de moyens mis en place. A tel point qu’encore une fois ce sont des associations privées qui viennent en aide aux équipes (comme l’ALEFPA – dispositif EMAM-Sco). Les Rased deviennent des pansements sur des jambes de bois, et les psyEN deviennent des exécutant·es faisant passer des tests psychométriques à la chaîne.
La fameuse revalorisation promise par Macron se transforme en un pacte déconnecté des réalités de terrain avec pour but d’alourdir encore et toujours la charge de travail des personnels en défiscalisant une augmentation au rabais. Pacte qui n’est pas une revalorisation salariale et qui crée des discriminations à l’égard des femmes et des personnels en situation de handicap, tout en attaquant nos statuts. La loi Rilhac n’est que de la poudre aux yeux des très rares collègues succombant à ces promesses de reconnaissance ou de primes défiscalisées.
SUD éducation revendique des améliorations des conditions de travail :
- Le recrutement massifs d’enseignant·es avec doublement des personnels RASED et des brigades de remplacement, avec dès maintenant recrutement sur les listes complémentaires, acceptation de tous les ineats, création d’un concours de recrutement exceptionnel,
- Le recrutement massif de personnels médico-sociaux pour les élèves et pour les personnels,
- L’augmentation des salaires avec un minimum à 1 800 € net,
- La titularisation de tou·tes sans condition de concours ou de nationalité,
- L’abandon des 59 mesures de gel et fermeture,
- L’abandon de la phase de septembre,
- L’autogestion de la carte scolaire par les personnels.
- L’autogestion du budget de l’éducation nationale par les personnels.