Déclaration liminaire
CTSD du
mardi 29 novembre 2022
Ce début d’année 2022-2023 aura été marqué par un certain mépris des élèves et personnels relevant de l’ASH.
De trop nombreuses AESH ont vu leur affectation changer après la rentrée scolaire ou l’ont eu très tardivement. Des élèves avec notification se voient attribuer une AESHmut sur les mêmes horaires que d’autres élèves en situation de handicap de la même classe. Ainsi, une même personne devrait suivre plusieurs élèves avec des besoins différents en même temps. Quand le PIAL devient un outil au service de la comptabilité et non de l’humain, cela devient plus un problème à résoudre qu’une solution.
Des enseignant·es apprenant qu’iels devront inclure des élèves en situation de handicap dans des classes déjà surchargées ont refusé ce droit à des élèves, et ce avec la validation de leur hiérarchie.
Et bien entendu, comme à chaque déclaration, nous rappelons que la loi n° 2019-791 du 26 juillet 2019 pour une « école de la confiance » consacre le chapitre IV à l'école inclusive et le 3° de l'article 25 introduit l'obligation de comptabiliser dans les effectifs de l'école ou de l'établissement scolaire les élèves en situation de handicap bénéficiant d'un dispositif ULIS, comme le mentionnait déjà la circulaire du ministère de l'éducation nationale n° 2015-129 du 21 août 2015 et comme cela est rappelé dans le JO du sénat du 19/12/2019.
Enfin, nous relevons que 9 RASED sont incomplets en Vendée dont un qui n’a pas de psychologue EN, manque problématique concernant la charge de travail de nos collègues psychologues et concernant les orientations et la scolarisation dans de bonnes conditions des élèves à besoins particuliers.
Les chiffres que les services nous ont fait remonter nous indiquent une forte hausse de la scolarisation des moins de 3 ans. Si nous pouvons nous réjouir de cette augmentation, nous craignons qu’elle ne vienne dégrader les conditions de travail des collègues de maternelle et d’apprentissage pour leurs élèves, tant que tou·tes ces élèves ne seront pas comptabilisé·es dans les mesures de carte scolaire.
Les élèves relevant de l’ASH et les tout·es-petit·es ne sont pas les seul·es délaissé·es puisque les associations d’aides aux migrant·es nous font part de plusieurs élèves de moins de 16 ans dont le parcours pour pouvoir être scolarisé·es relève d’une épreuve d’endurance… parfois courant sur plusieurs mois. Force est de constater qu’en fonction de ses origines, il est plus ou moins facile d’avoir le droit à l’éducation figurant pourtant dans la déclaration des droits de l’enfant ratifiée par la France. En parallèle, les élèves ukrainien·nes ont été scolarisé·es rapidement mais sans compter dans les effectifs puisqu’une autorité juge qu’un conflit datant pourtant de 2013 n’est pas amené à durer dans le temps…
Les migrations attirent aussi les foudres d’une certaine frange réactionnaire en Vendée. Et nous ne pouvons que déplorer que lorsqu’une enseignante est explicitement visée par des attaques de l’extrême droite en lien avec ses choix pédagogiques, elle ne reçoive pas de courrier de soutien de la DSDEN ni du rectorat.
SUD Education revendique 20 élèves maximum par classe (16 en REP et 12 en SEGPA), une prise en compte des élèves migrant·es et de leurs problématiques psycho-sociales, des moyens pour les RASED et l’ASH ainsi qu’un statut de fonctionnaire avec une vraie formation et un vrai salaire pour les AESH.