Déclaration liminaire de SUD éducation Vendée – FSSSCT du jeudi 14 décembre 2023

116 fiches SST ont été rédigées depuis la mise en place du registre dématérialisé en mai 2023.

116 fiches alors même que de nombreux personnels se sont tournés vers SUD éducation pour savoir où trouver ce registre et comment s’en servir.

Ce nombre bien trop élevé nous révèle que 70% de personnes remplissent des fiches pour des risques psycho-sociaux. Sans compter toutes les fiches pour violences physiques qui, elles aussi, engendrent ces mêmes risques.

Les mauvaises conditions de travail dans l’éducation nationale se matérialisent sous nos yeux par cette succession de récits, où mauvaise organisation du travail, manque de moyens et bâti vieillissant s’ajoutent bien souvent pour engendrer de la souffrance.

De plus en plus de collègues font appel à la hiérarchie face à des familles menaçantes. Celles-ci ne sont pas systématiquement convoquées par les inspecteurs et inspectrices. Comment, dès lors, mettre un terme aux agissements violents de ces adultes, et par ricochet de leurs enfants dont les enseignant·es perdent toute crédibilité ? Trop souvent, aucune réponse rapide ni soutien explicite ne sont donnés aux équipes par une hiérarchie pourtant censée assurer notre santé et sécurité sur le lieu de travail.

La hiérarchie est également interpellée lorsque la vétusté du bâti est potentiellement source de danger pour les personnels et usager·ères. Comment interpréter l’attitude de la hiérarchie quand nous devons, en tant que syndicat, nous-même faire condamner des lieux dans les établissements où un danger grave est présent ? Comment interpréter cette attitude lorsque en retour on interdit aux élu·es FS-SSCT de visiter les lieux incriminés dans le cadre de leur activité syndicale ? On nous dit : “ Circulez, y’a rien à voir ! L’administration s’occupe de tout. ” Alors que nos remontées de terrain, collègues et usager·ères, nos indiquent au contraire que rien n’est fait !

Attendre un audit. Attendre que la situation se tasse. Attendre que la région, le département ou les mairies daignent faire des travaux. Se contenter d’une visite à la médecine du travail une fois par carrière. Se contenter de voir la psychologue du rectorat 5 minutes. Se faire renvoyer vers le réseau PAS qui n’est que le défaussement des responsabilités de l’employeur·euse sur les fonds de l’assurance maladie.

Quant aux élu·es FS-SSCT, iels doivent faire des double journées de travail pour prendre le temps de contacter tous les personnels en détresse. Triple journées pour étudier des DTA et constater le risque grave pour la santé des personnels. Et tout ça pour quoi ? En réunion d’instance, on nous refuse l’étude de fond des fiches SST. On nous refuse d’aborder le risque amiante à cause de l’absence de l’ISST. On se contente de beaux diaporama , d’un monologue sur des séances de yoga pour combattre le stress, comme si le mal-être au travail était de la responsabilité des personnels. Comme si la FS-SSCT avait pour mission d’adapter les travailleureuses au travail, alors que le Code du Travail dit exactement l’inverse ! Et que dire de ce projet de prévention pluriannuel dont le maître mot est “ management ”. Cette terminologie entrepreneuriale dont l’application engendre toujours plus de méfaits sur les conditions de travail, les relations entre pair·es et la perte de sens dans le métier, ne peut servir d’étendard pour le service public. SUD éducation rejette ce plan de prévention dont la politique sous-jacente est à l’opposé des revendications des personnels.

A quand une politique de prévention des risques digne du dévouement des personnels pour le service public d’éducation ?
A quand une politique de prévention des risques avec des moyens alloués : une médecine du travail par circonscription, des psychologues du travail, des infirmier·ères ?
A quand une politique de prévention des risques qui respecte la loi ?
A quand une politique de prévention des risques tout court dans l’Education nationale ?