Déclaration SUD éducation à la CAPA du jeudi 2 février 2023 Académie de Nantes

Bonjour à vous !

Vous trouverez ci-joint et ci-dessous la déclaration liminaire de Sud Education Vendée au CSA-SD du jeudi 2 février 2023.

Déclaration SUD éducation à la CAPA du jeudi 2 février 2023 Académie de Nantes

Deux jours après une seconde journée de mobilisation historique, dont nous nous
félicitons, contre une réforme inique, injuste et injustifiée des retraites, nous voici rassemblé-
es pour voter le règlement intérieur de la commission administrative paritaire de l’Académie
de Nantes.


Dans un premier temps, nous souhaitons saluer en tant que représentantes femmes
de notre syndicat l’effort de féminisation de ce RI et de nos convocations. Malheureusement,
ce qui paraît un progrès sur le papier l’est de moins en moins dans la réalité. En effet, l’égalité
femme-homme brandie par les gouvernements successifs semble être de nouveau une
chimère, voire une marché de dupes mis au grand jour par la réforme des retraites proposée
par le gouvernement actuel. Dans l’Education nationale, les enseignants, les enseignantes et
les précaires sont majoritairement des femmes. Et c’est bien elles qui seront une nouvelle fois
les plus impactées par le recul à 64 ans, et plus encore par l’accélération du nombre
d’annuités nécessaires pour percevoir une retraite à taux plein. Comme dans bien d’autres
secteurs, la situation professionnelle des femmes dans l’Éducation nationale est moins bonne
que celle des hommes. Pourtant, elles représentent les trois quarts des personnels de
l’Éducation nationale : environ 70 % des enseignant-es et 77 % des personnels non-
enseignants. Nous pourrions également, dans cette instance, débattre sur les inégalités de
promotion pour les professeures certifiées et agrégées. Les discriminations s’installent et
persistent au fil du temps, quoi que nous disions. Les femmes sont majoritaires dans la
plupart des métiers de l'Éducation nationale, et particulièrement dans l'accompagnement des
élèves en situation de handicap (92,4 % en 2021). Ces femmes précaires, invisibilisées,
paieront une nouvelle fois très cher leur temps partiel imposé à l’heure de la retraite.
La revalorisation des salaires de 10% est la dernière tromperie de notre ministère de
tutelle, en maintenant les plus précaires sous le seuil de pauvreté : les primes pour certains et
certaines, et pas pour d’autres. La discrimination salariale s’institutionalise et tend à aggraver
une nouvelle fois les inégalités femmes-hommes.


SUD éducation appelle tous les personnels à revendiquer des revalorisations
salariales nécessaires et indispensables, ainsi qu’un départ à la retraite à 60 ans pour
obtenir une retraite à taux plein avec 37,5 annuités de cotisation.


Les discriminations se multiplient depuis une dizaine d'années. Ne nous trompons pas,
elles sont aussi syndicales. Nous pourrions répéter en boucle le nom de Kai Terada, le
dernier réprimé de l’EN mais aussi les 4 de Melle et Caroline, Sabine, Cyrille, Aladin, Cécile,
Sylvie et Sandrine ; Emilio, Claire et Aude ; Christophe et Olivier ; Noël ; Hélène ; Frédéric ;
Edouard... Il y en a d’autres, ne nous trompons pas, victimes au quotidien d’abus d’autorité et
de pressions déguisées sous le vernis hiérarchique. “Sois prof et tais-toi !” Mais non, nous ne
nous tairons pas, nous dénoncerons inlassablement toutes les formes d’oppressions
sexistes, hiérarchiques, politiques...

En ce mois de janvier, alors que nous nous mobilisons aux côtés des autres secteurs
en lutte pour une retraite digne, nous prenons connaissance des dotations horaires globales
pour l’année à venir. Rien de nouveau pour la rentrée prochaine : classes surchargées, mise
en concurrence des disciplines et des établissements, heures supplémentaires imposées...
SUD éducation condamne fermement cette gestion des moyens horaires déconnectés des
besoins que rencontrent les élèves et les personnels sur le terrain. Cette année, les collèges
sont particulièrement touchés par cette mise à mal des DHG, avec la suppression annoncée
de la technologie en 6ème.

SUD éducation revendique l’octroi de moyens horaires à la hauteur des besoins réels
des établissements, sans mise en concurrence, avec des effectifs par classe diminués et des
dispositifs solides pour mettre en place une véritable politique d’école inclusive. A l’heure
actuelle, l’explosion des seuils dans les dispositifs UPE2A, l’absence de suivi pour un grand
nombre d’élèves allophones nouvellement arrivé-es ou encore les notifications MDPH
mutualisées pour les élèves en situation de handicap, sont bel et bien la preuve que la vitrine
de l’école inclusive vantée par l’Education nationale n’est qu’un slogan vide de sens. Cette
école inclusive, si elle existe, nous ne la devons qu’à l’investissement remarquable de nos
collègues, enseignant-es et AESH, qui sont pour beaucoup au bord de l’épuisement.


Par ailleurs, nous profitons de ce moment pour vous demander un conseil éclairé - à
vous, Mme la Rectrice de l’Académie de Nantes, mais aussi par votre biais à notre ministre
M. Pap Ndiaye. Que doivent dire les enseignants, les enseignantes, quand le Conseil
départemental de Vendée distribue aux élèves de 6ème dans tous les collèges privés sous
contrat et les collèges publics une bande dessinée intitulée “La Vendée, une histoire entre
terre et mer” ? Un ouvrage qui selon le bulletin du Conseil Départemental de ce mois de
février 2023 a pour objectif de “donner le goût de la lecture aux adolescents tout en leur
faisant découvrir l’histoire singulière de la Vendée”. Il nous semblait que les programmes
scolaires étaient définis par le Conseil supérieur des programmes et qu’une histoire revisitée,
instrumentalisée n’avait pas sa place à l’école de la République. Il faut croire que si, quand on
lit la première bulle : “Ils ont brûlé la Chemairière, la Bouchelaudière, la Riblauderie...Ils ont
mis le feu à notre petite église de moines du XIIème siècle... Ils ont violé les femmes et fait
rôtir les enfants dans les fours”. Aucune contextualisation n’accompagne cette première
vignette, la généralisation des violences n’est pas plus acceptable d’un point de vue
historique. Pourtant nous avons assisté à un grand silence institutionnel depuis plus d’un an
maintenant, début des premières distributions.


Que doivent faire les enseignants et enseignantes Mme La Rectrice ? Doivent-ils et
elles signaler une atteinte à la laïcité au vu de son contenu politique et religieux ? Quoiqu’il
en soit, SUD éducation défendra tou-tes les collègues qui refusent de la distribuer. SUD
éducation soutiendra celles et ceux qui dénoncent une telle atteinte à la neutralité.
Les attaques contre l'École gratuite, laïque et émancipatrice s’amplifient toujours
davantage, avec la complicité de quelques uns et quelques unes. Elles s’insèrent dans un
contexte plus large de mise à mal du service public d’éducation dans sa globalité. Soyez
assurée, Madame la rectrice, de l’attachement sans faille de SUD éducation à la défense du
service public d’éducation et à la protection des droits de tou-tes les personnels et élèves.

Declaration-liminaire-SUD-Education-de-la-CAPA-du-2-fevrier-2023.pdf