Formation AESH : une victoire de SUD sur fond de discrimination.

Une formation ? Enfin !

Le lundi 9 octobre, de nombreuses collègues AESH ont reçu une invitation à participer à une formation sur les troubles comportementaux.

Quelle aubaine !
Depuis le temps que nous réclamons des formations de qualité pour les AESH. Car nombreuses sont celles qui accompagnent des élèves ayant des TDAH, des TOP ou d'autres troubles psy.

Cette formation organisée par la MDPH de Vendée à la chambre de commerce et d'industrie promettait des interventions de qualités avec des professionnel·les trié·es sur le volet.
Avec pas moins de 200 places disponibles, plus d'une cinquantaine d'AESH, avides de formations pour faire au mieux ce métier qui les anime, ont immédiatement répondu présente.

C'est une obligation pour l'employeur de proposer des formations aux AESH. Que ce soit en formation d'adaptation à l'emploi ou en formation continue.

Gratuit ? C'est bien trop cher !

En plus cette formation étant organisée par la MDPH, elle est entièrement financée par le département. Donc la DSDEN n'a rien à payer ! Trop cool !

Mais voilà, cette formation était proposée le jeudi 16 novembre en journée. Soit sur le temps d'accompagnement élève de nombreuses AESH.
Et la circulaire du 5 juin 2019 a clairement posé le temps de formation hors du temps d’accompagnement des élèves.
Donc, de nombreuses AESH ont reçu un mail quelques jours après leur inscription leur disant que si elles se rendaient à cette formation, elles auraient une journée de salaire de retirée. Car c'est bien connu, vu le salaire exorbitant de nos collègues AESH, elles peuvent se permettre une journée en moins en fin de mois...

C'est ainsi que la MDPH a eu à gérer une cinquantaine de désistements et revoir en urgence son organisation et rappeler les personnes sur liste d'attente.

C'est pas moi, c'est l'autre !

La solution est pourtant simple : donner un ordre de mission aux AESH inscrites à cette formation.
Contacté par SUD éducation, les services de la DSDEN n'ont cessé de se renvoyer la balle.
Selon le cabinet de l'IEN-ASH, c'est au pôle handicap de gérer ça. Selon ce dernier, c'est à cause d'un manque de communication, préalable au plan de formation des AESH, de la MDPH avec la DSDEN que cela n'a pas été possible.

A la MDPH, on est formel. La DSDEN était au courant de cette formation depuis le mois d'avril. Et pour cause, les 2 conseiller·ères pédagogiques ASH y ont organisé un atelier...
S'agirait-il d'une querelle entre deux services de l'état ?

2 poids, 2 mesures

En tout cas, chacun·e aura le loisir d'apprécier que, si les AESH ne pouvaient pas participer à cette journée de formation sur leur temps de travail, cela n'était pas le cas de tout le monde.

En effet, nous pouvons déjà noter les 2 conseiller·ères pédagogiques ASH qui y étaient présent·es, sur leur temps de travail, tout en étant rémunéré·es.
Mais nous savons aussi qu'étaient inscrit·es à cette formation des psychologues EN, des Assistantes sociales EN, des infirmières scolaires...

Bref, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Certaines professions peuvent se former sur leur temps de travail, ce qui est normal et réglementaire. Mais d'autres ne peuvent y aller sur des temps en face à face élève...

En colère, les personnels de la MDPH essayeront d'organiser une seconde session de cette formation en 2024. Espérons que cette fois-ci les services de la DSDEN seront moins cyniques envers nos collègues AESH et leur permettront de s'y rendre sans vouloir économiser des journées de salaires sur le dos de personnels déjà payées au lance-pierre.

Retournement de situation après l'intervention de SUD

Suite à nos multiples mails et appels, l'IEN-ASH a de nouveau communiqué auprès des AESH pour leur spécifier que cette formation s'inscrit dans le cadre d'une demande d'autorisation spéciale d'absence avec maintien de salaire.
30 AESH ont donc pu participer à cette formation (dont une qui s'était désistée préalablement).

C'est donc une victoire. Mais en demi-teinte.

La communication chaotique entre le pôle handicap et l'inspection ASH a conduit au désistement d'une cinquantaine d'AESH qui n'ont ainsi pas pu participer à cette formation.
Nul doute que la surcharge de travail auprès des services n'y est pas pour rien.

De plus, une autorisation spéciale d'absence ne vaut pas ordre de mission, même avec maintien de salaire ! En effet, les AESH ayant participé à cette formation ne seront pas défrayé des kilomètres parcourus avec leur véhicule personnel. Chose qui aurait été obligatoire avec un ordre de mission.