L’arrivée de l’extrême droite aux portes du pouvoir nous fait craindre le pire.
Le pire pour les personnels. Le pire pour les élèves et leur famille. Le pire pour l’éducation. Le pire pour toutes et tous !
Le programme du RN est destructeur pour l’éducation publique, laïque et gratuite. Les propositions de M. Chudeau en faveur d’un collège modulaire entérineraient définitivement le tri social au collège en mettant les jeunes en difficultés à la merci du patronat.
Le « big-bang de l’autorité à l’école » vanté par M. Bardella symbolise tout l’esprit réactionnaire de ce parti d’extrême droite. Nous ne voulons pas d’élèves en uniforme. Nous ne voulons pas être vouvoyé·es par des élèves dès la maternelle, nous ne voulons pas de conseil disciplinaire à l’école primaire, ni que les élèves en souffrance se retrouvent parqué·es dans des centres spécialisés !
Le RN veut la fin de l’inclusion, de l’égalité d’accès, du collège unique. Si la macronie a bien savonné la pente à toutes ces mesures, avec le RN, cela sera pire encore. Il veut détruire l’enseignement public.
Aujourd’hui, nous avons peur !
Peur pour nous, personnels de l’éducation nationale. Peur que dans certains quartiers, les sorties ne soient plus possibles à cause d’une volonté du RN d’interdire le voile aux accompagnantes durant les sorties. Peur d’une rupture avec certaines familles. Peur des sanctions qui seraient applicables pour toutes celles et tous ceux qui refuseront d’obéir aux ordres d’un gouvernement d’extrême droite. Peur de la dissolution des syndicats les plus combatifs face à la menace fasciste. Peur des discriminations à la titularisation, peur pour notre liberté pédagogique, peur que les enseignant·es poursuivant leur missions altruistes soient dénoncé·es par des personnels ou des collectifs soi-disant vigilants, aux ordres, comme cela a déjà été le cas à plusieurs reprises en Vendée. Peur pour notre intégrité physique face aux milices d’extrême droite pouvant s’en prendre aux personnels réfractaires à cette plongée dans les lendemains bruns.
Aujourd’hui, ce sont bien ces milices d’extrême-droite qui placent une « cible sur la tête des enseignant·es » !
Nous avons aussi très peur pour nos élèves. Celles et ceux issu·es des classes populaires qui subiraient un tri social féroce dès l’enfance. Pour les élèves relevant de l’ASH qui seraient exclu·es des classes dites ordinaires. Pour tou·tes nos élèves transgenres ou LGBT+. L’utilisation du prénom d’usage doit être la règle partout sur le territoire de la République, ainsi que la lutte contre les LGBT+phobies et le refus des thérapies de conversion illégales prônées par le RN et certaines écoles hors contrat. Nous avons peur pour nos élèves racisé·es qui subiraient des campagnes sur la « laïcité » stigmatisantes, comme déjà sous le ministre Blanquer dont le programme était vu comme une victoire idéologique par le RN. Nous avons très peur pour nos élèves exilé·es au statut dit « sans-papier », risquant toujours davantage l’expulsion vers des pays qui leur sont inconnus et où iels seraient menacé·es de mort ou de torture.
SUD éducation 85 vous demande donc, à ce jour Madame la DASEN, de nous apporter des garanties face à toutes ces menaces qui pèsent sur les personnels et les élèves. Des garanties pour qu’à aucun moment la DSDEN de la Vendée, tant que vous serez aux commandes, ne puisse collaborer à des lois indignes ou violentes qui plongeraient la France dans la honte pour des générations.
SUD éducation 85, conformément aux consignes de la fédération SUD éducation, soutiendra tous les personnels entrant en résistance en cas de gouvernement appliquant un programme d’extrême droite.