Le jeudi 22 février 2024 a eu lieu le groupe de travail "direction d'école".
SUD éducation 85 avait sondé des directeur·trices afin de porter leur voix lors de ce GT.
Une organisation révélatrice des manquements
Lors de ce GT, à peine la moitié des référent·es direction du département étaient présent·es faute de remplacement possible dans leur classe.
Cette situation inadmissible était révélatrice d'un des principaux facteurs de surcharge de travail pour les directeur·trices et les PE en cette période.
Comment aborder un sujet sans pouvoir en parler avec les principaux personnels concernés ?
Lors de ce GT, 2 élu·es du personnels n'étaient pas directeur·trices car selon SUD éducation et d'autres OS présentes, la direction et les problèmes inerrants concernent tou·tes les PE.
Nous rappelons que SUD éducation revendique la possibilité d'une direction collégiale dans les écoles.
"Il faut bien un capitaine." Et bien non. L'autogestion, s'il n'est pas le modèle majoritaire dans ce pays, n'en est pas moins un modèle fonctionnant. Fonctionnant même mieux car permettant une répartition des tâches de direction (et de la prime inhérente) sans faire endosser toutes les responsabilités sur un unique personnel.
Pour revenir à ce cruel manque de remplaçant·es, il oblige les enseignant·es à pallier l'absence de collègues en accueuillant d'autres élèves dans leur classe, surchargeant celle-ci et la désorganisant, voire en empêchant certaines sorties ou projets. Les directeur·trices sont souvent en première ligne lors de l'absence de remplacement car devant contacter l'inspection, les services, les parents... tout en accueillant ou répartissant les élèves, parfois juste pour une demi-heure, le temps pour un·e brigade d'arriver sur place.
La formation des directeur·trices : du mieux et du moins bien
La place de la formation a changé. Désormais, pour devenir directeur·trice, il faut passer un entretien préalable puis suivre la formation. Ensuite, ces personnels sont évalués les 3 premières années puis tous les 5 ans.
Exit l'habilitation à vie. Désormais, il faudra se faire évaluer régulièrement pour rester à la direction d'une école. SUD éducation craint que de l'évaluation il y ait un glissement vers l'allégeance à la hiérarchie avec éviction des directeur·trices portant des valeurs déplaisant au ministère. Et de là à imaginer une nomination des directeur·trices en dehors des règles du mouvement, il n'y a qu'un pas...
La formation continue des directeur·trices (2 jours) a plu au concerné·es. Les OS ont fait entendre qu'il serait souhaitable que le contenu, si intéressant soit-il, soit fait en adéquation avec les demandes. L'inverse (que les directeur·trices se saisissent de la formation pour mettre en adéquation leur vécu) étant complètement à l'opposé des attentes de terrain.
Nous avons rappelé qu'il n'est pas normal que les directeur·trices soient envoyé·es en formation sur des temps de décharge de direction. Que ces jours doivent être rendus.
A cette demande, la hiérarchie semble vouloir aller sur des temps de formation pendant les vacances scolaires !!!
SUD éducation s'oppose à tout temps de formation ou de réunion pendant les vacances scolaires. Nous avons participer à ce GT pour exprimer la détresse de tou·tes les PE, dont les directeur·trices, face à une accumulation des tâches, à une dégradation des conditions de travail, à des demandes à outrance de paperasses... Il est hors de question de répondre à cette détresse en dégradant les conditions de travail et en augmentant encore la charge de travail des PE.
Des outils à améliorer et dépoussiérer
SUD éducation 85 a fait remonter les demande de clarification des outils à disposition des directeur·trices. La hiérarchie a bien noté les doublons de mails inutiles, l'impossibilité d'accéder à certaines plate-forme via la boîte école, la demande d'envoi de documents modifiables, de liens fonctionnels vers les textes de référence et surtout un fonctionnement plus instinctif du site académique qui est un dédale absurde menant vers des pages avec des informations datant parfois de plus de 10 ans.
Une demande a également été faite pour qu'une fiche récapitulative soit envoyée au directeur·trices ; contenant toutes les informations pertinentes : demandes, à qui s'adresser, où trouver l'info...
Des revendications claires pour SUD éducation
SUD éducation demande une réelle simplification des tâches des directeur·trices et surtout du temps de décharge supplémentaire pour pouvoir gérer au mieux le fonctionnement des écoles, notamment pour les écoles de moins de 3 classes.
SUD éducation refuse, comme plus de 90% des personnels concerné·es, que les directeur·trices deviennent une couche supplémentaire du mille-feuille hiérarchique. Attaché à la gestion collégiale des écoles, la loi Rilhac ne fait qu'instaurer une autorité administrative associée à une surcharge de travail et une disparité de traitement entre les personnels. Les directeur·trices sont des collègues et souhaitent travailler, comme tou·tes les PE, dans de bonnes conditions. Pas devenir des chef·fes !