Le droit de manifester n’a pas à être remis en cause !

Dans cette période ou la seule posture digne et responsable devrait être celle de l’opposition, par tous les moyens, à l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir, notre hiérarchie participe au chaos en envoyant des mails semant la confusion et pouvant susciter des craintes chez nos collègues. Si nous sommes malheureusement habitué·es aux tentatives régulières de bâillonner et réduire les agent·es de l’Éducation nationale à des exécutant·es, cette nouvelle tentative n’a a minima décidément pas le sens du timing, à plus forte raison quand nous n’avions jamais reçu ce genre de rappel auparavant.

Voyez plutôt dans ce morceau choisi :

"2/ Les fonctionnaires doivent s’abstenir de participer à des manifestations dans l’exercice de leurs fonctions pendant la période de réserve
Pendant la période de réserve, les fonctionnaires de l’Etat sont tenus de s’abstenir, dans l’exercice de leurs fonctions, de participer à toute manifestation ou cérémonie publique de nature à présenter un caractère électoral."

Que des fonctionnaires au contact d’enfants veillent à une certaine «éthique » dans l’exercice de leur fonction nous paraît relever de l’évidence, si évidente que cela vient encore souligner le caractère incongru de ce mail. Cette initiative brouille le message de manière choquante. En effet, lisant ces lignes, les personnels pourraient s’inquiéter et se mettre en retrait du débat public… y compris en dehors de l’exercice de leurs fonctions ! Ce qui pourrait bien être le but recherché...

Comme tout·e citoyen·ne, les fonctionnaires se voient garantir leur liberté d’opinion (art. 6 de la loi n°83-634 du 13 juillet 1983). En dehors du service, les fonctionnaires ont, par conséquent, le droit de participer aux élections et à la campagne qui les précède.

Pour rappel donc : L’obligation ou devoir de réserve ne figure pas dans la loi, qui consacre au contraire la liberté d’expression du fonctionnaire. L'obligation de réserve, c’est la mesure dans l’expression d’une opinion, pas l’interdiction d’émettre une opinion, y compris au sujet des politiques éducatives nationales ou locales. Les limites apportées à la liberté d’expression de l’agent public sont donc au contraire précises (🠊 Secret professionnel 🠊 Neutralité et laïcité du service public 🠊 Discrétion professionnelle 🠊 Respect des limites légales à la liberté d’expression voir publication de Sud Education pour plus de précisions : https://www.sudeducation.org/le-devoir-de-reserve-intox/).

Non, les personnels de l’éducation ne sont décidément pas des sous citoyen·nes !

Non, on ne nous réduira pas au silence !