Depuis la rentrée, nombre de collègues dénoncent des propos virulents de parents mécontents par l'éducation sexuelle à l'école. En Belgique, une campagne "No EVRAS" (Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle) fortement relayée sur les réseaux sociaux, notamment d'extrême-droite, a même conduit à plusieurs dégradations d'écoles dont 6 incendies criminels. Cette violence arrive chez nous avec des parents qui signent des mots interdisant à leur enfant de venir en cours lors des séances d'éducation à la vie affective et sexuelle, qui prennent à partie les enseignant·es en les accusant de pervertir leur enfant, qui dénoncent à tout-va le "wokisme" et "l'idéologie LGBT" en diffusant un discours homophobe et transphobe.
Pourquoi éduquer à la vie affective et sexuelle ?
18% des femmes et 12 % des hommes déclarent avoir vécu des violences (physiques, sexuelles, psychologiques) avant leurs 18 ans [source : enquête VIRAGE]. Pour y faire face, il faut pouvoir les dénoncer, et donc pouvoir mettre des mots sur les violences subies, comprendre que des situations vécues sont anormales et doivent être stoppées. Pour pouvoir protéger les enfants de ces violences, il faut changer les mentalités. Pour aider les victimes et empêcher de futures violences, il faut donc ouvrir des espaces de parole, il faut accompagner et éduquer, dès le plus jeune âge, au respect de l'autre, au consentement, et lutter contre les comportements violents.
A moins de 12 ans, un tiers des enfants a été confronté à la pornographie. L'école fait partie intégrante de la société, il faut donc sortir la tête du sable et comprendre qu'il s'agit d'un phénomène de société qui a des conséquences sur la sexualité des jeunes. Les femmes ont 27 fois plus de risques d'être cyberharcelées que les hommes et près de la moitié d'entre elles a déjà reçu des photos à caractère sexuel non sollicitées [Centre Hubertine Auclert]. Pour protéger nos enfants, les contrôles parentaux ne suffisent pas, supprimer les téléphones non plus, il faut bien nommer les problèmes, savoir ce que dit la loi, connaître les procédures pour alerter et prévenir.
Que faire en cas d'attaques ?
La loi nous protège et nous oblige à réaliser au moins 3 séances EVAS par an.
L'éducation à la sexualité est inscrite dans le Code de l'éducation (articles L. 121-1 et L. 312-16) depuis la loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001. L'article L. 312-16 est ainsi libellé : « Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogène. Ces séances présentent une vision égalitaire des relations entre les femmes et les hommes. Elles contribuent à l'apprentissage du respect dû au corps humain. Elles peuvent associer les personnels contribuant à la mission de santé scolaire et des personnels des établissements mentionnés au premier alinéa de l'article L. 2212-4 du Code de la santé publique ainsi que d'autres intervenants extérieurs conformément à l'article 9 du décret n° 85-924 du 30 août 1985 relatif aux établissements publics locaux d'enseignement. Des élèves formés par un organisme agréé par le ministère de la Santé peuvent également y être associés. »
Des ressources sont accessibles ici https://www.education.gouv.fr/education-la-sexualite-1814
Et on vous rappelle les supers ressources du stage On ne peut plus NE rien dire, organisé par SUD Educ en février : https://sudeducation85.org/ressources-stage-on-ne-peut-plus-ne-rien-dire/
En juin, Zemmour a réitéré son appel à former des collectifs de parents vigilants. En Vendée, on les a aperçu s'agiter lors de la venue de Cédric Herrou l'année dernière, alors on ouvre l'œil ! On est vigilant·es sur les listes de parents d'élèves aux élections qui arrivent mi-octobre.
Dans tous les cas, tu n'es pas seul·e ! Contacte-nous en cas de pépin, signale-nous les situations problématiques, on pourra discuter de la marche à suivre.
No pasaràn !