CDEN du 25 février 2025 – Le fascisme arrive et rien ne bouge…

Mardi 25 février se tenait le CDEN préparation de rentrée présentant les prévisions d'effectifs et d'emplois pour la rentrée prochaine, avec les élu⋅es territoriaux et le préfet, devant les représentant⋅es des personnels et parents. Enfin, normalement le préfet aurait dû être là et on avait des choses à lui dire vu le contexte, mais il était au salon de l'agriculture à taper le cul des vaches !

Tu peux lire notre décla liminaire iciElle n'a pas manqué de faire réagir ! 

D'abord par un élu du conseil départemental (Noël Faucher) qui nous a accusé de complotisme et demandé de citer des "noms d'élus qui auraient été complices de crimes pédocriminels", nous avons dit comme tu pourras le lire dans la déclaration liminaire que les "politiques couvrent les agresseurs", M. Bayrou ayant menti quand il dit qu'il n'était pas au courant de violences à Bétharram, il a participé à l'omerta qui règne sur les violences pédocriminelles. Et contrairement à ce que semble penser M. Faucher qui a bien demandé à ce que ce soit intégré au PV, ce n'est pas diffamatoire de le dire puisqu'il a effectivement menti ! Et la réaction de M. Faucher illustre bien les difficultés pour les victimes à se faire entendre puisque quand on dénonce l'inaction des pouvoirs publics, on ne récolte qu'une réaction violente en lieu et place d'une prise de conscience effective de l'importance d'écouter et d'accompagner les victimes !

Ensuite nous avons eu droit aux réactions assez virulentes de la DASEN sur nos propos. Non seulement, elle aussi ne peut reconnaitre que ce qui est fait dans l'éducation nationale pour lutter contre les violences pédocriminelles est largement insuffisant (on a eu droit à une liste quasi exhaustive des embryons d'actions menées, sans qu'elles fassent système et sans formation massive des personnels au contact des enfants, en jouant sur la corde sensible car beaucoup de collègues font un travail formidable, laissant entendre que nous remettons en cause leur boulot plutôt que l'absence de volonté institutionnelle de prendre le problème à bras le corps), mais elle n'a pas du tout apprécié nos propos sur le ministre de l'intérieur et le premier ministre qui ont tenu des propos xénophobes. Elle rappelle, comme si c'était un gage de crédibilité, que le premier ministre "a toute la confiance du président de la république" (comme M. Depardieu, ce qui est quand même assez inquiétant à nos yeux). Puis, en toute décontraction, elle fait référence au drame atroce de Mulhouse survenu quelques jours plus tôt, pour cautionner les discours de post-vérité du ministre de l'intérieur ! Elle tombe elle-même dans ces discours puants, comme si c'était l'OQTF qui faisait le passage à l'acte (99% des personnes sous OQTF ne sont pas connus pour des faits de délinquance d'après les chiffres même du ministère de l'intérieur!), et pas le fait que ce soit un homme présentant des troubles psychiatriques non soignés qui sont pourtant deux facteurs identifiés statistiquement comme source de violences ! Par contre sur les dérives fascistes aux Etats-Unis évoquées par la FSU, elle nous indique qu'il y a des appels à ne pas obéir dans les plus hautes strates de l'Etat et qu'on ne peut "que s'en réjouir", l'affaire de la paille et la poutre probablement...

NB : Concernant ce qui s'est passé à Metz, la collégienne emmenée par des gendarmes dans son collège, fait évoqué par la FSU dans sa décla liminaire, la DASEN reconnaît que c'était une erreur et qu'elle a été assumée comme telle. On s'en souviendra quand ce seront nos élèves qui seront expulsé⋅es... Oh mais attendez, ça arrive aussi chez nous mais pas directement dans les établissements scolaires alors ça passe visiblement !

Sur le PASS culture, on n'a eu qu'une explication fumeuse sur le fait qu'on avait consommé dans le seul mois de janvier la quasi-totalité du budget alloué pour l'année 2025, ce qui expliquerait le gel de la part collective du PASS... Sauf que c'est un forfait annuel lié au nombre d'élèves, comme les élèves du secondaire ne disparaissent pas d'une année sur l'autre, a priori on savait déjà l'an dernier le budget qu'il fallait cette année... Au passage, la DASEN a taclé les compagnies qui auraient insisté pour faire valider les projets sur Adage, sans que ça vienne vraiment des établissements. Les copaines de la culture apprécieront d'être comparé⋅es à des vautours quand ielles sont dans la réaction aux coupes budgétaires de toutes parts qui ont des conséquences directes et rapides sur leur travail puisque leurs projets s'annulent les uns après les autres et qu'ielles sont incapables de se projeter à plus de 3 mois !

Il a été ensuite présenté les chiffres et dispositifs pour le 1er degré, et pour le 2nd degré, traités en CSA-D.

Bien évidemment, la DASEN s'est encore félicitée du très bon taux d'encadrement dans le 1er degré grâce à la baisse démographique et à l'abandon de la suppression de 4000 postes dans l'éducation. Il lui a été rappelé que ça se voyait pas vraiment dans nos classes, et qu'on avait quand même absorbé le baby-boom de l'an 2000 avec des milliers de suppressions de postes (comme de par hasard, les graphiques présentés par la DSDEN commencent... en 2012 !)

AESH : Concernant les taux de couverture AESH et le fait que les "PIAL gèrent le plus finement possible les affectations AESH", SUD a insisté sur le fait que les AESH connaissaient des changements d'affectations multiples depuis la rentrée, qui perturbent vraiment les accompagnements des élèves mais aussi beaucoup les conditions de travail et qu'on ne pouvait pas coordonner correctement un PAILen plus de son temps plein. On a rappelé notre revendication de la création d'éducateurices scolaires, titulaires, qui seraient en renfort dans les classes dès qu'un⋅e élève en situation de handicap y est présent⋅e. La seule réponse en choeur du secrétaire général et de la DASEN "c'est noté".

Sur les transports, on avait la chance et l'honneur d'avoir 3 personnes de la Région, ce qui n'arrive jamais, pour nous présenter par le menu la baisse du budget régional et donc la hausse du cout des transports pour les familles : le tarif passe à 170€/élève pour 2025 – 2026 (il était de 110€ en 2022 !) et le tarif de RPI augmente de 12€ (il passe à 90€). Avec l'argument que "la Région n'a pas de bouclier tarifaire". Visiblement, ce qu'elle oublie la Région, c'est que les familles non plus et qu'elles commencent à bien bien galérer ! En prime on a eu le droit de se faire engueuler par l'élu de la Région présent (M. Barré) qui en a vraiment marre de se faire attaquer pour les décisions budgétaires régionales, on a eu droit ensuite à quelques minutes de "Ouin Ouin". Dans le monde idéal de ces élus de droite qui votent des budgets antisociaux, il faudrait en plus que les représentant⋅es syndicaux⋅ales se taisent pour les laisser vivre tranquille.

Et puisque M. Barré s'est fendu d'une remarque sur le département de la Loire-Atlantique, qui coupe aussi les investissements mais qu'on "ne dit rien parce que là c'est la gauche", et qu'il s'est plaint que les "collectivités territoriales ont de plus en plus de compétences pour de moins en moins de moyens", SUD lui a rappelé que le trou dans le budget de 60 milliards était lié aux politiques de baisse des recettes au profit des grandes fortunes et entreprises décidées par le gouvernement en place depuis 2017, que la décentralisation était aussi un choix politique et donc que les décisions budgétaires sont des décisions politiques. On en a profité pour rappeler qu'Oxfam et Attac avaient plein d'idées pour dégager des fonds pour financer les services publics ! (NB : M. Barré s'est excusé pour le ton inapproprié de son intervention)

Vœu intersyndical concernant les infrastructures sportives du collège Garcie-Ferrande en pleine rénovation : Comme les concertations en amont des travaux se font sans les profs, a fortiori ici d'EPS, que le seul terrain disponible pour agrandir le collège était celui utilisé par les profs d'EPS, forcément, ça grogne ! Et les travaux sont déjà bien engagés et les collègues découvrent les plans seulement maintenant... Il y a eu de longues discussions sur le sujet. En effet, en Vendée, il y a une sorte d'accord sur le fait que c'est aux municipalités de financer les infrastructures sportives (avec une aide financière des départements ou régions selon collège ou lycée) qui vont ensuite être utilisées par les établissements et autres assos... Les collègues voient donc se dégrader fortement leurs conditions de travail puisqu'au lieu de pouvoir faire EPS à domicile, iels vont devoir aller dans les gymnases de la ville : perte de temps, coût des transports et bagarre pour les plannings ! Le vœu intersyndical de "se mettre autour de la table pour discuter à des pistes de solutions" a été voté à l'unanimité (assez rare pour être souligné).

Questions diverses :

  1. La loi Egalim prévoit en restauration scolaire 50 % de produits « durables et de qualité » dont 20 % de produits issus de l’agriculture biologique ainsi que 100 % de produits « viandes et poissons » labellisés.

    - Quelle est la proportion de collèges ayant fourni les données ? Tous normalement avec le logiciel fourni par le département.

    - Dans les collèges de Vendée, quelle est la proportion de produits « durables » ? 51,44 % Sico ; issus d’agriculture biologique ? 30,48 % Bio ;  De viandes et poissons d’origine durable ? 46,99 %  (sur objectif de 60% et non 100% car géré par les collectivités territoriales)

    - Existe-t-il un outil permettant de centraliser les données des restaurations scolaires mises en place par les mairies de Vendée permettant d’avoir les chiffres ? Pas de réponse, le préfet est absent.

     

  2. Combien d’enfants dorment à la rue en Vendée ? En hébergement d’urgence ? En camping ? Pas de réponse, le préfet est absent.